À l’heure où le tourisme de masse menace les équilibres naturels, Djerba s’apprête à devenir un laboratoire grandeur nature pour un modèle plus respectueux. Le Centre de Coopération pour la Méditerranée de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt, invitant les organisations de la société civile tunisienne à repenser les contours du tourisme insulaire.

Ras Raml : entre préservation et innovation

Cœur battant de cette initiative, le site de Ras Raml, joyau sauvage de l’île, servira de terrain d’expérimentation pour une gestion touristique réinventée. Il s’agira d’harmoniser flux de visiteurs et préservation des espaces naturels en balisant les accès, en intégrant des infrastructures légères et en développant des outils pédagogiques pour sensibiliser à l’impact des activités humaines.

Les acteurs du projet auront aussi la responsabilité d’accompagner les guides et les professionnels du secteur nautique vers des pratiques durables, afin de limiter l’empreinte écologique du tourisme maritime. Un défi de taille dans une île où la mer est à la fois richesse et fragilité. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 24 mars.

Un projet aux ambitions planétaires

Lancée en avril 2024, l’Initiative de Tourisme Bleu s’inscrit dans un mouvement global qui cherche à conjuguer développement économique et responsabilité environnementale. À travers une analyse fine des impacts du tourisme côtier, elle vise à identifier des solutions adaptées aux spécificités de chaque territoire, tout en assurant la viabilité des modèles mis en place.

Djerba rejoint ainsi un réseau de sites pilotes répartis entre la Méditerranée, l’océan Indien occidental et la mer des Caraïbes. Cette mise en commun des connaissances et des bonnes pratiques ouvre la voie à une refonte en profondeur du secteur touristique, où l’expérience du voyageur ne se ferait plus au détriment des écosystèmes.

En repensant ses codes, le tourisme bleu pourrait bien devenir la norme de demain. Et Djerba, un exemple à suivre pour toutes les destinations soucieuses de préserver leur patrimoine naturel tout en garantissant leur attractivité.